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Bref historique du GARR

mercredi 14 décembre 2011

Bref historique du GARR
Le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Refugiés (GARR), né dans le courant de l’été 1991, lutte depuis vingt ans pour le respect des droits des migrants. Voici un rappel de quelques points forts de son existence :

1991

Suite à la décision du président dominicain d’alors d’expulser de son territoire toute personne suspectée d’être de nationalité haïtienne, des dizaines de milliers de personnes sont expulsées. Une dizaine d’ONG haïtiennes et étrangères décident d’unir leurs efforts pour contribuer à gérer cette situation et créent un premier centre d’accueil.

Quelques refugiés provenant d’autres continents se voient aussi expulsés de République dominicaine. La plateforme décide d’ajouter le terme RÉFUGIÉS (le second R) à son nom.

Les organisations fondatrices du GARR sont : OXFAM QUÉBEC, OXFAM GB, COHAN-BRD, PROTOS HAITI, HAVA, LES SŒURS DE SAINTE CROIX.

1994-1998

Le premier programme de réinsertion qui s’était initié prend fin en 1994. Dans la seconde moitié des années quatre-vingt dix, la structure est moins active, bien qu’elle continue son travail de sensibilisation, notamment auprès des autorités. Suite à ses propositions, le gouvernement haïtien crée d’ailleurs l’Office National de la Migration (ONM) et le Ministère des Haïtiens Vivant à l’Etranger (MHE).

1998-2000

L’organisation se mobilise de nouveau fortement, devenant de plus en plus active car de nouveaux rapatriements massifs se produisent. L’Etat ne disposant pas de la capacité pour assumer les arrivées des rapatriés, le premier ministre demande le soutien du GARR qui met en place son second programme de réinsertion, dans le Nord-est, l’Ouest et le Sud-est. A l’issue de ce second programme, une restructuration met l’emphase sur les droits des migrants et organise le travail principal du GARR pour les années suivantes autour des thèmes suivants : Plaidoyer pour la promotion et le respect des droits humains des migrants, réinsertion et accueil.

Certaines institutions quittent la plateforme d’autres, principalement haïtiennes, l’intègrent : SANT PON AYITI, Sant Karl Levèk, SEDEP, GESAD, Unité d’Appui en Genre (UAG)….

Dès 2000, la zone frontalière devient une zone géographique prioritaire pour les actions, avec l’impulsion et le soutien donnés aux communautés pour renforcer leurs capacités d’accueil des rapatriés. Tout au long des années 2000, le GARR étendra son champ d’actions (lutte contre le trafic d’êtres humains, plaidoyer pour documents d’état civil) mais au centre demeurera sa lutte pour le respect des droits des migrants. Plusieurs cas sanglants de violation de ces droits se produisent en 2000, en particulier :

Le massacre de Guayubin :

Le 18 juin, des militaires dominicains tirent sur un camion transportant des migrants haïtiens, tuant 6 d’entre eux. Cette affaire a été la seconde que le GARR amènera devant les instances internationales (le cas a finalement été déféré en 2011 devant la Cour Interaméricaine des droits humains pour y être jugé).

L’assassinat de Jeannot Succès : Ce ressortissant haïtien a été battu à mort dans un poste militaire le 13 août 2000 parce qu’il refusait de payer un militaire dominicain, estimant avoir tout réglé au passeur qui lui faisait traverser la frontière illégalement. Des deux côtés de la frontière, des organisations de défense des droits humains se soulèvent contre cet évènement.

2001-2004

Suite à cela, en 2001, le réseau Jeannot Succès prend naissance. Le GARR soutient depuis ses débuts le renforcement de cette organisation, exemple de collaboration transfrontalière en rapport avec les droits des migrants. Des programmes de réinsertion sont constamment mis en place ainsi que des formations en droit humains.

En 2004, la question de l’identification des Haïtiens en République Dominicaine et du statut de leurs descendants commence à s’agiter. C’est aussi à cette époque que le GARR se trouve confronté au problème des déplacements internes, notamment en raison des troubles politiques suite aux évènements politiques de 2004. On assiste aussi à beaucoup de cas de trafic et de traite. Le travail du GARR sur les thèmes traditionnels (droits humains et réinsertion) continue, cependant un accent particulier est mis dans le plaidoyer sur les thèmes de l’état civil et du trafic et traite d’êtres humains.

2004-2007

Des accords avec des organisations étrangères permettent l’accueil des premiers coopérants qui renforcent l’assistance légale, jusqu’à la création d’un poste de chargé d’Assistance légale. Tout le personnel est formé en droits humains.

Le GARR, qui prend place dans des locaux plus spacieux, se réorganise en trois sections : Droits Humains, Communication/Plaidoyer, Administration. Le tout chapeauté par la Coordination.

Dès 2007, l’approche genre est renforcée, non seulement à la frontière avec l’organisation d’ateliers de sensibilisation aux violences et le soutien aux marchandes, par exemple, mais aussi au sein même du Bureau Exécutif. Cette même année, le GARR a des antennes dans quatre zones frontalières avec la présence d’animateurs résidents. Le GARR débute aussi ses activités d’accueil de réfugiés d’autres pays.

2007-2009 Diverses campagnes sont menées, contre le trafic des femmes et des enfants, sur l’Etat Civil, contre la violence à l’égard des femmes dans la migration et la frontière.

Bien que toujours actif principalement dans la zone frontalière, le GARR s’ouvre sur d’autres migrations : aux Iles Turcs & Caïcos, dans le territoire français, par exemple en instituant des contacts dans ces territoires.

De plus en plus reconnu pour son expertise dans le domaine de la migration haïtienne et de la défense des droits humains, le GARR est régulièrement convié à des conférences nationales et internationales, tout en continuant à renforcer ses contacts avec les autorités centrales et locales.

Dès 2010

Suite au tremblement de terre de 2010, le GARR, fort de l’expérience acquise et malgré le pillage de ses bureaux, continue son action et intègre comme groupe cible les déplacés internes. Il se montre aussi très actif dans les camps. Son travail porte sur différents champs d’action : assistance humanitaire, réhabilitation, appui psycho-émotionnel, formation, sensibilisation sur les droits et les risques avec des femmes, des enfants, des agriculteurs, des éleveurs, construction de logements, récupération des documents d’identité perdus, etc. Le droit au logement devient un nouveau thème de plaidoyer. La coordinatrice participe à la conférence des Nations Unies avec les bailleurs d’Haïti.

Ensuite ?

En soutien aux rapatriés, réfugiés, déplacés, incluant l’approche genre, sans oublier un travail constant de sensibilisation auprès des populations de toute l’ile, le GARR continue sa lutte pour le respect des droits de migrants, tant que nécessité il y aura.

Pour le futur, ses perspectives sont les suivantes :

Poursuite de la systématisation de certaines expériences

•Renforcement de certains services aux migrants et population vulnérable : état civil, réunification familiale, accueil des rapatriés, assistance légale

•Organisation du volet réinsertion

•Poursuite et approfondissement du plaidoyer sur certains dossiers liés aux droits des migrants haïtiens en République dominicaine et dans d’autres pays

•Renforcement de l’approche genre au sein du GARR avec emphase sur le leadership féminin

•Renforcement de l’approche de travail avec les autorités locales et centrales dans la recherche de solutions.

GARR : 20 LANE BATAY POU RESPÈ DWA MIGRAN YO



Sources : http://www.garr-haiti.org